Mandataire : nechtan architectes.
Maitrise d’ouvrage : mairie de Fargues Saint Hilaire, d’Arveyres, de Bordeaux…
Objet : La concertation au stade de l’élaboration d’un programme d’aménagement.
Date du marché d’étude : 2018- 2019.
Nos expériences de la concertation au stade des études préalables montrent à quel point celle-ci peut être quelquefois porteuse de dynamique et utile à la réflexion. Cependant, elles sont quelquefois révélatrice d’oppositions et cristallisatrice de désaccords. Il s’agit d’être clair sur l’objet de la concertation, et de définir avec soin le moment et le périmètre de la concertation.
Nous sommes en général favorables à l’organisation de petits ateliers de travail (6 à 10 personnes maximum). Ils sont animés par une personne à l’écoute, si possible non impliquée par des responsabilités ou un mandat local. L’objet devra être en phase avec l’avancement de la réflexion : exprimer les attentes ou craintes par rapport à une action, s’écouter mutuellement, formuler un avis sur des objectifs à atteindre, évaluer comparativement plusieurs options…
COMME AIDE À L’ELABORATION DE PROGRAMMES D’AMÉNAGEMENT D’ESPACES PUBLICS POUR BORDEAUX METROPOLE ?
Les chargés d’étude de la métropole présentent d’abord aux mairies la possibilité d’une concertation. Ils laissent ensuite les élus décider de l’opportunité de la réaliser. Ce qui devrait apparaitre aujourd’hui comme une nécessité : associer les citoyens à la réflexion sur la transformation des lieux qu’ils habitent, qu’ils traversent, qu’ils utilisent, n’est pas toujours facile et peut rencontrer quelques malentendus.
Les études de programmation qui associent la participation des habitants sont ainsi restées minoritaires. Une dizaine seulement sur soixante études. De nombreuses réunions de concertations prévues lors de la commande ont finalement été abandonnées.
La première question est celle du moment : quand annoncer aux habitants le début d’un travail en commun, et commencer une collaboration. Certains élus préfèreront organiser une réunion avant tout début de réflexion sur le territoire. La parole des habitants est alors utilisée comme une information sur les usages d’un lieu et sur les attentes d’amélioration.
D’autres élus attendront de présenter les hypothèses d’aménagement car l’avis des habitants sur le sujet est déjà entendu dans d’autres réunions régulières de quartier. La concertation pour le programme d’un espace public s’inscrit donc dans un contexte plus large d’habitude de participation publique des habitants organisée par la municipalité.
La deuxième question est celle de la forme de la concertation. Ce que nous avons observé lors de nos études est que celle-ci est aussi déterminante sur la nature du rapport de confiance entre habitants, élus et équipe d’étude (confrontation ou co-construction), et sur les résultats les apports sur les usages ou les formes que les habitants fournissent au programme, l’appropriation future des espaces aménagés.
Dans ce que nous avons pu observer, les participations actives en petits groupes apportent plus de satisfaction aux habitants. La parole est alors mieux répartie et entendue, la production collective est comprise comme un début de fabrication du programme. A l’inverse, les présentations de diaporamas commentés par l’équipe, suivies de temps de parole dans la salle sous forme de questions – réponses, favorise avant tout la parole d’opposition et rend plus difficile l’expression des personnes timides ou tenants d’une parole minoritaire. Le vote peut être une conclusion de certaines réunions de concertation, par exemple pour départager plusieurs hypothèses débattues. Il pose une question de démocratie et de légitimité de la décision. Les habitants réunis ne sont pas nécessairement représentatifs de tous les usagers d’un espace public. La décision doit donc revenir aux élus, éclairés par la position d’une majorité d’habitants.
La troisième question est celle du périmètre de concertation. Quels sont les habitants concernés par le programme d’aménagement et légitimes à donner leur avis? Ce sont d’abord les riverains, mais aussi les utilisateurs de l’espace. Parmi eux ceux qui le fréquentent à certains moments, qui le traversent seulement, ou ceux qui ne le pratiquent pas mais qui seront impactés par l’aménagement. Dans l’exemple du programme de la rue de Pessac, l’hypothèse de mise en sens unique, souhaitée par les riverains, a rencontré l’opposition des habitants des rues voisines ne souhaitant pas subir le report des déplacements de voitures et de bus.
La concertation publique pose bien la question du « bien public ». Elle peut donc mettre en évidence des contradictions entre l’appropriation de certains habitants (appropriation par ailleurs souhaitée car témoin et condition d’une pratique fréquente et riche d’un site) et l’intérêt public plus large d’autres habitants de la métropole.
Pour plus de renseignement sur le Bordeaux Métropole rendez-vous sur : https://www.bordeaux-metropole.fr/
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